pinky-dave-par-neal-fowlerTrois mois et demi sans vous écrire. Passés à achever un deuxième ouvrage de méthodologie aux concours administratifs, sous mon nom véritable, passés aussi à digérer un début d’année difficile sur d’autres plans que littéraire, passés surtout à douter de l’avenir de l’écrivain de fiction que j’espérais devenir…

 

En ne regardant que le verre à moitié vide, abondance de matière à douter il y a :

  • La réimpression de l’Affaire des Jumeaux de Bourges, promise en début d’année, n’a toujours pas eu lieu…
  • Le premier éditeur papier d’Un dollar le baril a déposé le bilan en fin d’année : si cela n’a rien d’insurmontable en soi, en revanche le débat sur le montant des droits d’auteur dûs (et que je ne percevrai de doute façon jamais) m’aura permis de découvrir que le 1er tirage avait été inférieur de 35% au nombre d’exemplaires prévus dans le contrat…
  • J’avais pris les dispositions nécessaires pour qu’il soit de nouveau disponible en version papier, ce qui devait être le cas fin avril : toujours rien à l’horizon…

 

Dans ce genre de situation, et la période s’y prêtant peut-être plus que jamais, j’ai eu tendance à me remettre d’abord en cause. Dans un des cas, j’ai commis une erreur manifeste d’appréciation : il y a des mois, pour ne pas dire des années, que je m’en mords les doigts. Ne pouvant revenir en arrière, il faut tirer les leçons du passé…

rest-finally-par-aftab-uzzaman

Pour le reste, ma gamberge me poussait à croire que je n’étais pas ni l’auteur modèle dont toute petite maison rêve (pas suffisamment disponible pour battre la campagne et la ville de salons et de dédicaces – à ses frais les plus souvent -, pas suffisamment prolifique pour proposer un texte ou plus par an, pas suffisamment médiatique non plus), ni suffisamment casse-bonbons (pardonnez-moi l’expression) pour les harceler à intervalles trop réguliers de demandes d’informations, d’explications sur les retards, d’exigences diverses et variées… En résumé : ni trop, ni pas assez impliqué. Le fait que le dernier point final gravé au manuscrit d’un roman remonte désormais à plus cinq ans ne plaide pas non plus en ma faveur. Pour beaucoup qui puisaient dans leurs réserves de patience, ni l’auteur ni ses textes n’auront survécu à de si longues attentes.

 

A ne regarder que le côté obscur, comme j’avais pu le faire trop longtemps ces derniers temps, qu’auriez-vous fait, à ma place ? La tentation de refermer le chapitre, de ne plus écrire que pour soi – comme avant -, de ne plus nourrir que des cahiers comme au temps de ma jeunesse, de les ranger sagement sur une étagère, d’attendre que leur auteur même oublie leur existence, leur contenu, vous aurait-elle totalement dévorée. Vous seriez-vous donné les coups de grâce, puisque vous étiez seul(e) à pouvoir le faire ?

 

J’aurai pu. J’aurai pu le faire. Devenir égoïste, pour mieux se protéger. Avant de refermer la porte à ce monde à peine entrevu, j’ai relu les mails de lecteurs et de lectrices reçus ces cinq dernières années, comme autant de balises dans la tempête, comme autant de lucioles dans la nuit noire, comme autant de luminescences dans une interminable grotte…

 

Arrêter perdait son sens, poursuivre différemment en prenait. Au petit sondage lancé il y a des mois, vous étiez déjà une quinzaine à témoigner de votre envie de me soutenir dans cette aventure. Alors si nous prenions cette direction ensemble, dans quelques mois ? Le temps de finir de remettre un peu d’ordre, un peu partout…

 

Et si le troisième roman était publié par épisode (après que les micromécènes les aient lu en exclusivité), sur une plateforme qu’il reste à choisir… pour revenir dans quelques temps aux rayons des librairies, dans quelques années, sans être passé par la case Amazon (pour le papier au moins), si d’ici là les librairies existent encore…

 

Et si cette troisième tentative débouchait elle aussi sur une nouvelle déception ?


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