Que de différences entre les tous premiers jours du mois, embués de l’interminable tristesse hivernale, et le dernier d’entre eux, baigné d’une pluie quasi-orageuse. Deux jours dans le même mois, deux expériences nouvelles autour d’un roman. Témoignage…
4 avril : première lecture publique
C’était un jeudi soir. A l’heure du dîner, la nuit tombait glaciale à grosses gouttes, quand en 2012 nous mangions en terrasse, à quelques kilomètres de là, aux mêmes moments. Une librairie, et une rencontre-lecture autour d’Un dollar le baril, par son auteur. Un événement préparé trois semaines à l’avance, quelques centaines d’invitations envoyées à nous deux, quelques annonces dans le journal.
Et à mesure que l’heure H approche, un mauvais pressentiment partagé, une certaine fébrilité, la librairie qui reste vide, l’attente que l’on prolonge plus que de raison. Finalement quatre lectrices, en tout et pour tout, pour assister aux côtés de la libraire à ma première performance. trois qui n’aiment pas les romans policiers, aucune qui n’ait lu mon premier roman.
Alors enfin la lecture, avec toute l’appréhension qui est mienne, peu d’hésitations, les premières pages (chapitre 1 excepté) de ce roman, qui finalement s’écoute bien. Respect et attention de l’auditoire, resté concentré tout du long, en dépit de quelques bredouilles, une toutes les deux pages. Texte que je lis à voix haute, devant un public pour la toute première fois.
Puis la discussion, autour de plats amenés par chacune ou préparés par la libraire. Où nous nous demandons si l’émotion de lire son propre texte n’est pas supérieure à l’écouter lire. L’émotion, ce soir-là, il fallut la contenir, et la concentration sur le texte, l’articulation, le rythme, avait capté la quasi-totalité de mon attention.
J’attends le jour où j’écouterai mon texte lu par un(e) autre, pour comparer. Mais je suis à peu près certain que l’émotion sera supérieure, mais parce que j’y serai réceptif. En attendant, au moment de quitter la libraire abattue par la faible affluence de cette expérience, je m’avance en lui affirmant que dans quelques années nous refuserons du monde, et que nous rigolerons de cette triste soirée. Après tout, ma toute première séance de dédicaces n’avait pas été fameuse non plus…
30 avril : première intervention en école primaire
C’est une idée venue au cours d’une discussion avec l’enseignante de ma fille, et quelques mois plus tard, me voici devant trois classes différentes pour expliquer tour à tour aux enfants la chaîne du livre, ce qu’ils effleuraient en analysant les couvertures (auteur, titre, éditeur,…) et tout ce qu’ils en ignoraient.
CM2, CE2 puis CM1 m’ont donc accueilli tout au long de la journée : un très très bon feeling, le courant passe bien (même si le début de matinée est un peu laborieux avec la première classe).
A partir des éléments fondamentaux d’une histoire, nous en inventons une à la volée (un moment qui leur a beaucoup plu, et où la créativité des enfants se déchaîne). Ensuite j’explique la recherche d’éditeur, corrections et épreuves, impression, diffusion, vente en librairie.Un ou deux exercices, enfin, que j’avais conçu…
Et des questions, beaucoup de questions, précises, pertinentes. L’envie née chez les enfants d’écrire une histoire, ou de poursuivre celle entamée. Et peut-être dans les années qui viennent un projet pédagogique plus complet, à l’échelle d’une année scolaire, comme cela s’était fait déjà avec Bernard Capo ici même il y a bien longtemps.
La lecture, enfin, de La petite histoire que personne ne voulait jamais raconter, petit conte qui a vraiment plu aux trois classes, et pour lequel il faudrait que je me décide à trouver illustrateur et éditeur…
Un véritable succès, un mois d’avril tout en contrastes, et une aventure qui continue… (et pour prochain billet un petit retour sur le Salon du livre de Châteauroux qui se déroulait le week-end dernier)
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