Il reste un café ouvert aux heures tardives
Où les murs sont cachés par des peintures trop vives
Le bois presque fané de son comptoir humide
Vient soutenir les corps mous des buveurs timides

Les néons eux n’ont plus leur blancheur d’origine
Ils donnent la lumière sombre de longs couloirs d’usines
L’ambiance s’enlise dans cette pénombre émise
Et dans les fumées grises des clientes éprises.

Même les conversations dans ce brouillard s’épuisent
A peine discerne-t-on la peau des verres qui luisent
Les portes-fenêtres sont ouvertes grinçantes
Pour clarifier la vue du purgatoire de Dante

Mais le trottoir aussi a le pavé fragile
Essuyant les jurons des pochards malhabiles
Les tables les chaises accueillent parfois la pluie
Sur ces plastiques beiges où perlent aussi l’ennui

Dans un dernier regard à l’angle de la rue
Où nous comptions tous deux les cafés disparus
Elle n’apparaît plus la bicoque lunaire
Où nous lisions l’avenir dans nos globes oculaires

 

(c) Christopher Selac – 15/09/1998


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