Quelques pas lents… Pas véritablement une progression. Devant moi, un puzzle… Au début, tout paraît simple. Paraît seulement.
Chaque pièce que je dispose agrandit le puzzle un peu plus. Mais pas dans le sens où je pourrais l’espérer : les pièces à placer deviennent plus petites, plus nombreuses. Et le tableau, loin de s’éclaircir, voit plutôt son trouble s’augmenter, son dessin se mouvoir comme animé par de minuscules vaguelettes.
Faut-il déjà faire des choix ? Faut-il déjà répondre à ces questions qui flottent sur chaque pièce, sur chaque ondulation ? Faut-il commencer à écrire, dans ce brouillard dont je ne m’extrais que pour mieux rentrer dans une autre nappe ?
Les réponses, vue d’ici, semblent si évidentes : OUI. Et pourtant, je m’efforce de résister à ces envies. Aussi incompréhensible que cela puisse paraître, j’aurai l’impression, en commençant maintenant, de passer à côté de quelque chose. De ne pas être complètement dans mon sujet, de ne pas être juste.
A mesure que je progresse, je reste habité par cette impression qu’il manque une intuition, latente, l’éclair qui dégagerait brutalement tout cet horizon. Une forme d’exigence, presque, qui me rappelle à l’ordre et me demande d’attendre encore, parce qu’en dépit de ces errements, le texte est en train de mûrir, de fermenter. Je trouverai la clé de voûte du puzzle, demain ou dans quelques mois. Question de patience.
0 commentaire