Paumé, sans doute fallait-il l’être pour proposer à Brigitte Célérier, alias Brigetoun, dans le cadre de notre échange pour les vases communicants d’octobre, de s’attacher à dresser nos portraits croisés. Simplement à partir de choses lues, de ces fragments de l’autre trouvés sur Internet ou dans nos publications respectives, imaginer l’autre, le décrire… Si je peux me permettre un conseil, lisez-le en essayant de vous mettre à ma place, et n’oubliez pas de remercier Brigetoun comme il se doit. En comparaison, son portrait chez elle paraît bien fade…

Brigetoun & Christopher Selac

Paumée, petite vieille, est un peu intimidée – elle arrive, elle connaît mal.

Elle redit : suis petite vieille, suis paumée, j’arrive, je suis là – bon c’est fait, c’est un fait posé – alors, maintenant, elle regarde.

Elle est un peu intimidée (c’est vrai, ça elle ne l’a pas dit), elle trouve que c’est un bel et intelligent endroit.

Elle entre, elle découvre, ou le tente, le maître des lieux. Il s’appelle Christopher Selac, du moins ici. Ici et sur le/les livres.

Elle se dit : l’est jeune, plus que moi – a fait, plus que moi et vit en pays de pierres claires et de pentes d’ardoises bleues

Il raconte… Il y a écrire, vouloir écrire, vouloir raconter – et il y a eu la parution d’un premier livre, une histoire policière, avec une sacrée bonne-femme, L’Affaire des Jumeaux de Bourges…

Il raconte… et Brigetoun paumée est un peu impressionnée – un écrivain – et puis elle oublie parce que elle aime ça : lire le plaisir du choix de la couverture, le récit, qui montre un beau détachement et un joli humour, de la première séance de dédicaces, et puis, peu à peu, l’installation, de lectures en salons, de rencontres en interviews : être regardé comme un écrivain est une véritable expérience, à laquelle je peine parfois encore à m’habituer, pour diverses raisons qui dépendent beaucoup du regard affronté – et, pour ceux qui ne seraient pas habitués à venir lire ici, elle conseille d’aller découvrir ces regards.

Elle se dit : l’est jeune, plus que moi – a fait, plus que moi – a l’oeil affûté, indulgent sans faiblesse – et vit au pays de pierres claires et de pentes d’ardoises bleues

Elle aime la distance qu’il maintient, cette façon de vivre pleinement ces moments sans doute importants, et de les dire comme on regarde. Elle se promène, elle veut suivre… parce qu’il y a les livres suivants, et ces petites notes comme une invitation pour sa curiosité.

Il y a celui qui s’est écrit peu à peu, qui est là, prêt à trouver qui l’éditera : un dollar le baril, celui qui vient, mûrit, demande temps et sérénité… va commencer à s’écrire : trois coeurs en fusion,… une nouvelle en projet….

Elle se dit : l’est jeune, plus que moi – a fait, plus que moi – a l’oeil affûté, indulgent sans faiblesse – programme et plie les mots à son but, ou cache victorieusement sa bagarre, comme un bon artisan, si bon que créateur, et vit au pays de pierres claires et de pentes d’ardoises bleues

Et puis, plutôt, suivre les liens, revenir sur les lectures passées, trouver le conteur dans ses participations aux vases communicants, la diversité, la variété des tons, la souplesse, une façon d’être en accord avec ce qu’a suggéré l’autre ou ce qu’ils ont convenu – aimer lire doucement, cela, à la fin du texte qui s’est posé chez Franck Queyraud, maître flâneur, en hommage au vieil homme, celui de la mer, et à la traduction par François Bon, maintenant interdite d’accès : Et comme dans le rêve du vieil homme, le roi des lions, le plus grand des lions, nous chassa de la plage, nous renvoya de l’autre côté du grillage et de la toile, qu’il referma et répara pour qu’il tienne encore vingt ans. Mais quelque chose du poisson s’était enfui dans l’intervalle, et libre nageait quelque part dans notre mer sans grillage, près de nos plages sans lion, s’amusant à échapper aux requins et à faire rêver un vieil homme, et se dire qu’il n’est pas sincère ou se trompe quand il affirme, chez L. Sarah Dubas je ne suis plus un poète, la poésie ne veut plus de moi, parce que ce n’est pas seulement dans le chant de la mer en nous que se tient la poésie de ces phrases.

Elle se dit : l’est jeune, plus que moi – a fait, plus que moi – a l’oeil affûté, indulgent sans faiblesse – programme et plie les mots à son but, ou cache victorieusement sa bagarre, comme un bon artisan, si bon que créateur, et vit au pays de pierres claires et de pentes d’ardoises bleues – et je ne sais pas qui il est, juste ce qu’il donne, et c’est très bien ainsi.

Les autres échanges de ce mois d’octobre :

Jean-Marc Undriener http://www.fibrillations.net/ et L.Sarah-Dubas http://lsarahdubas.over-blog.com/
Yoxigen http://yoxigen.blogspot.fr/ et Poivert http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/
Sabine Normand http://tasvouluvoirlamer.midiblogs.com/ et Pierre Ménard http://www.liminaire.fr/
Chez Jeanne http://www.babelibellus.fr/ et Jérôme Fandor http://archeosf.blogspot.fr/
Gilles Bertin http://www.lignesdevie.com/ et Christophe Sanchez http://www.fut-il.net/
Sabine Huynh https://www.sabinehuynh.com/id35.html et Jean-Yves Fick http://jeanyvesfick.wordpress.com/
Virginie Gautier http://www.virginiegautier.com/ et Anne Savelli http://www.fenetresopenspace.blogspot.fr/
François Bon http://www.tierslivre.net/ et Arnaud Maïsetti http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?mot139
Anne-Charlotte http://feenmarges.blogspot.fr/ et Camille Philibert-Rossignol http://camillephi.blogspot.fr/
Eve de Laudec http://evedelaudec.fr/cooperations/les-vases-communicants/index.php et Euonimus-Blue http://polymorphiesduquotidien.blogspot.fr


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