Il y a toujours des surprises, dans un salon du livre. A priori, chaque auteur y va pour présenter ses livres, rencontrer ses lecteurs, retrouver d’autres écrivains – devenus des amis pour certains -, et pour les plus connectés d’entre nous, nous rencontrer réellement (et nous découvrir parfois en chair et en os, du même coup). Des moments que certains appréhendent, que d’autres savourent avec plaisir.
Un rendez-vous pour les auteurs !
J’étais cette année sur le stand Cultura (merci Julien et toute son équipe pour l’accueil !). A ma gauche,
Jean-Philippe Depotte : auteur qui publie son 4ème livre, Le Chemin des Dieux, chez Denoël, et qui revient de 4 années passées au Japon pour raisons professionnelles. Pour moi qui ai toujours en tête Trois coeurs en fusion…
A ma droite : la caisse enregistreuse ! L’emplacement est donc stratégique : assuré d’être vu (la file d’attente oblige à porter le regard devant soi, et pour celles et ceux qui attendent, le devant soi, c’est moi), finalement assuré aussi d’être confondu à plusieurs reprises avec un employé de chez Cultura !
Daniel Picouly n’est pas très loin, son succès est comparable à celui de David Foenkinos l’année dernière. Il n’a pas arrêté de la journée, l’avantage d’être multi-cartes : les albums de Lulu Vroumette, dont il a écrit les textes, ont autant de succès que ses livres « pour adultes », dont le dernier « La faute d’orthographe est ma langue maternelle ».
Le stand d’à côté, au milieu du couvent, est celui de ma première maison d’édition, La Bouinotte : y sont notamment présents les auteurs de la collection BlackBerry (les autres membres du club des 5 : Sébastien Acker, David Verdier – qui présente son troisième pour l’occasion « Et la malédiction… » -, Pierre-Olivier Lombarteix et Gilles Guillemain). L’air de rien, en un an et demi, c’est la première fois que nous nous retrouvons tous ensemble sur un salon ! L’occasion aussi de mesurer le succès du recueil de nouvelles noires collectifs « Meurtres au pays » (auquel je n’ai finalement pas participé), et qui s’arrache comme des petits pains.
Un peu partout, la « jeune génération » de l’écriture, les twittos notamment, Kévin Juliat (@actulitteraire) qui présente son premier roman, Ma vie hâtive, l’incontournable Jérôme Attal – dont l’intermède musical à midi a eu moins de succès que l’année dernière, mais la concurrence cette année était jeune et jolie, avec une robe rose qui s’arrêtait au-dessus du genou, et une belle voix -, Myriam Thibault, Stéphanie Hochet. Et Sophie Adriansen – qui a pris un bon coup de soleil, cette année, paraît-il – et Aïda Valceanu, animatrices chacune de tables rondes, et que par excès de timidité peut-être je n’oserai pas aller saluer.
Un gros casting donc encore cette année (je n’oublie pas tous les autres, parmi lesquels Pierre Hanot, sur le stand de la librairie Sur les Chemins du Livre, dont les talents d’animateur ne se démentiront pas à notre table au déjeuner – qui a bien débordé sur l’après-midi, comme l’année dernière -, ou Tristane Banon, dont le maquillage du matin aurait pu laisser à penser qu’elle s’était échappée du tournage de La nuit des morts vivants).
Et la rencontre avec les lecteurs, dans tout ça…
L’auteur qui vient à un salon y va quand même d’abord et avant tout pour se faire connaître, parler de ses livres (et en vendre quelques-uns le cas échéant). Il y règne pourtant cette année un parfum de crise que je n’avais pas tant ressenti l’année dernière. Dans les déambulations, dans les contacts, dans les regards… et dans le ressenti des libraires et des auteurs.
C’était mon premier salon avec Un dollar le baril, qui a déjà eu droit à quelques bonnes critiques et retours de lecture en presse et radio locale, ainsi que sur Internet. Je m’attendais donc à surfer sur l’élan des premières séances de dédicaces. Mais je suis définitivement un mauvais pronostiqueur !
Des cinq livres de cette journée du dimanche, quatre furent mon premier roman, les quatre derniers exemplaires de la première impression (cette fois c’est certain). Le localisme a donc très bien marché… La prochaine fois, ailleurs, la vérité du moment sera différente.
Restera de cette édition surtout Nadine, lectrice d’Un dollar le baril, qui est venue me trouver… pour réprimander assez vertement de n’avoir pas publié encore le troisième. « Vous ne pouvez pas laisser votre lecteur en suspens comme cela », me dit-elle en substance… Elle se console en repartant avec l’Affaire des Jumeaux de Bourges, et me conforte, tout comme mes conversations avec mon voisin de gauche tout au long de la journée, sur le fait qu’il faudrait peut-être remettre à plus tard Trois cœurs en fusion.
Je suis reparti de Châteauroux avec le regard perçant de Nadine m’enjoignant de poursuivre au plus vite avec les personnages de mes deux premiers roman, avec Le Chemin des Dieux, un roman qui se déroule au Japon par un écrivain qui a vécu au Japon, des interrogations dans toute la tête entière, et une balance qui depuis peut-être penche de l’autre côté.
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