Puits, la paysannerie s’épuise
A te puiser l’eau
De peur que ne cuisent
Leurs cultures sous les rayons chauds

 

Au bout de la corde, c’est à grands seaux
Que l’on t’enlève
La surface lisse des rêves
Gisant au fond de ton berceau

 

Puits, œsophage de l’imagination
Dans le reflet frais qui trône en ton fond
Apparaît l’univers de ta déformation
Ondulant le trou noir au liquide profond

 

Mais pour beaucoup tu restes la chose abjecte,
Le puits où se retrouvent les secrets que l’on jette
Leurs regards implorants perdus sous la surface
La corde et le seau jamais ne les ramassent

 

Puits, animale chose, piège des infortunes
Ta trop forte fraîcheur rappelle le tombeau
Combien suis-je venu dans mes nuits en lambeaux
Contempler en ton sein le regard de la Lune ?

 

Et combien ai-je ouvert de danses au ruisseau
Quand l’eau était si claire de tes pleurs d’innocence ?
Puits tu connais ma triste confidence
Je suis né au creux de ton seau

(c)Christopher Selac – 08/09/1998


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