Bord du Cher en hiverLes rameurs d’inquiétude sur de grands lacs froids
Fixent leurs solitudes et en pleurent parfois
Dans le brouillard il semble que leurs barques s’envolent
Du miroir onduleux où les rides d’Eole
Vont et viennent en chantant
Mais ce n’est qu’un murmure
Recouvrir les brisants
D’une fluide et blanche bure

 

Et partout où le vent va porter leur chagrin
Ce sont les mêmes larmes coulant de leurs écrins
Qui viennent accueillir leurs rames battant l’eau
Emportant le bonheur sur leurs curieux radeaux

 

Lorsque l’un d’eux s’arrête sur un autre rivage
S’évade d’une seule voix une étrange complainte
Elle rappelle aux sirènes leur innocence feinte
Délaissant un moment les profondeurs sauvages

 

Et chacun chaque jour rame un peu plus inquiet
Après une tempête de se trouver à quai
Comme les gouttes de pluie à la surface lisse
Souvenir passager des amours qui s’y glissent

(c) Christopher Selac – 11 juin 1997


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