Samedi 14 et dimanche 15 avril 2012 avait donc lieu L’Envolée des Livres de Châteauroux…
Récit de cette première expérience d’un salon de taille conséquente, à la mode Christopher Selac…
Un dimanche matin bien venteux…
La Ville de Châteauroux a mis les moyens pour son salon du livre, et cela se voyait avant même le début de la manifestation. Site Internet à jour et plutôt réussi, têtes d’affiche littéraires et people en-veux-tu-en-voilà, grosse communication en amont. Sorj Chalandon préside cette édition.
Je ne suis venu que le dimanche, pour la journée complète, mais le samedi après-midi avait déjà connu semble-t-il une grande affluence, avec en fers de lance David Foenkinos, PPDA et Isabelle Alonso. L’écrin du couvent des Cordeliers est parfait pour la manifestation, sauf peut-être pour la partie jeunesse, sous une grande tente en rez-de-jardin, dans laquelle le vent puissant s’engouffre toute la journée et frigorifie littéralement auteurs, éditeurs et visiteurs.
En partie haute, dans la nef, le stand des Editions la Bouinotte est central, et la collection de polars BlackBerry, forte de deux nouveaux ouvrages (Carnyx, de Pierre-Olivier Lombarteix et Le Relais de l’Eléphant, de Gilles Guillemain), est bien mise en valeur. Les cinq auteurs de la collection auraient dû être réunis pour la première fois, mais Sébastien Acker, souffrant, a déclaré forfait au petit matin.
Les tables sont bien garnies, j’ai une petite pile de livres qui suffit à la matinée. L’éditeur ira m’en chercher d’autres au moment du déjeuner. Pas d’inquiétude donc. Le salon commence à s’animer vers 11 heures : Foenkinos, qui est finalement resté ce dimanche, jouit d’une jolie file d’attente. Dès qu’il arrive, force est de constater que Francis Huster reste magnétique. Antoine Duléry aura surtout du succès l’après-midi. Pour moi, c’est encore relativement calme. Pierre-Olivier et Gilles, dont les romans sont sortis il y a seulement une dizaine de jours, font recette.
Depuis la veille, ça tweete un peu sur le salon (hashtag #chateauroux). De fait, pour se retrouver les uns les autres, ça ressemble un peu à cache-cache, surtout que les photos des profils, de la taille de vignettes, n’aident que les physionomistes les plus affutés. Etaient sur place : @LalexAndrea @booklightfr @sophielitblog @actulitteraire @myriamthibault @ArnaudClement36 @AidaValceanu. Je n’ai finalement échangé quelques mots qu’avec @LalexAndrea, au moment du déjeuner.
Le déjeuner, puisqu’on en parle…
C’est un des grands moments de cette journée du dimanche. Vers 12h30 – 12h45 (alors que le salon fait théoriquement journée continue), la quasi-totalité des auteurs se dirigent vers le restaurant. Les photos de la salle parlent d’elles-mêmes, c’est une véritable soirée de gala. Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands, à Châteauroux : il y a même une animation musicale.
D’ailleurs, l’entrée à peine avalée, Antoine Duléry se lance dans un petit tour de chant, non sans un certain talent. C’est ensuite Marine Goodmorning (son nom de scène, puisqu’elle écrit aussi en tant que Sandra Reinflet – Same same but different, aux éditions Michalon). Elle n’est pas tout à fait remise de sa soirée de la veille, mais entonne un tour de chant, guitare à la main. Elle se débrouille, et certains cherchent encore les buzzers pour que leur siège se retourne. Et voilà qu’elle invite Jérôme Attal (@jeromeattal) à la rejoindre, lui qui n’a pas quitté ses lunettes de soleil et son écharpe de la matinée (il était de la fête, cette nuit, et il a gardé le look et la dégaine du mec déchiré, façon Gainsbourg). Petite impro tous les deux, Jérôme verre de vin à la main, il a son petit talent aussi, c’est incontestable.
Dans les assiettes, c’est un régal. Seulement voilà : il est déjà 14 heures, le salon est toujours ouvert, et 95% des auteurs présents au déjeuner attendent toujours le fromage et le dessert. David et moi partons à ce moment-là, nous sommes venus pour rencontrer nos lecteurs ou en séduire de nouveaux, notre place est au salon plus qu’à la salle à manger. D’ailleurs, en arrivant, nous croisons quelques visiteurs qui ressortent, un peu énervé, de n’avoir vu que des livres à l’heure du déjeuner. C’est probablement le seul reproche que l’on peut faire objectivement à l’organisation : avoir fait la soirée de gala le dimanche midi.
Au stand, l’éditeur est revenu de ses locaux avec du réassort pour les livres qui sont bien partis ce matin. Surprise (pour moi comme pour lui) : aucun exemplaire supplémentaire pour moi, l’éditeur n’a plus de stock, il vient de s’en rendre compte. La moitié du tirage est déjà vendue, l’autre moitié est en rayon dans les librairies et grandes enseignes culturelles du Berry : depuis mi-mars, les ventes s’accélèrent, les passages média aident, le bouche-à-oreilles fonctionne à plein régime. Il me reste 6 livres pour tenir jusqu’à 17h30 – 18 h.
A 15h29, il ne me reste plus que 3 livres. A 15h39, plus que 2. Quelques minutes avant 16 heures, je suis au chômage technique, je n’ai plus qu’à rentrer à la maison (au même moment, Antoine Duléry aussi épuise son stock, mais il en avait sensiblement plus que moi…). Et c’est pourtant maintenant que les allées sont noires de monde, maintenant que j’en aurai probablement signé le plus.
Des inquiétudes pour l’avenir
Me voilà donc victime de mon succès (tout relatif au demeurant, même si j’ai croisé des lecteurs et lectrices enthousiastes : « à quand le deuxième ? »). L’éditeur, et je le comprends, ne peut pas lancer de réimpression tant qu’il n’est pas certain que les livres en dépôt chez les libraires seront bien vendus : à l’heure où je vous écris, si je n’en vendais plus un, il se retrouverait avec sur les bras la moitié du premier tirage et la totalité de la réimpression. A sa place, je serais tout aussi réservé. C’est d’ailleurs avec son sens de l’humour inimitable qu’il dresse le bilan de ce salon dans la Nouvelle République d’aujourd’hui (merci pour “le coup de pouce”).
Je dois donc me rassurer de la perspective d’une pénurie qui guette pour les prochaines séances de dédicaces, 2 à 3 d’ici juin, ainsi que pour le Salon du Livre de Cosne-sur-Loire, d’autant plus que le Printemps de Bourges a lieu la semaine prochaine : l’affluence dans les enseignes culturelles pourrait aussi avoir son impact.
Mon cas personnel mis à part, l’Envolée des Livres porte bien son nom. La manifestation devrait être reconduite l’année prochaine : le contraire serait très très dommage. J’espère que j’y serai avec un deuxième roman sur la table (rien de nouveau de ce côté-ci), un peu plus de livres (et un bon timing pour goûter le dessert). Et que vous serez tout aussi nombreuses et nombreux à nous y rejoindre. D’ici là, je peux peut-être espérer que mon bizutage soit terminé (si vous suivez mon parcours depuis ma première séance de dédicaces, vous voyez à quoi je fais allusion).
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