Mes dernières nouvelles remontent grosso modo à six mois. J’aimerais pouvoir vous dire que je m’en excuse, mais cette mise en retrait me fait du bien. Le silence ne signifie pas que je n’écris pas (j’ai terminé un ouvrage de 315.000 signes un peu plus tôt dans le mois). Le silence ne signifie pas que je ne lis pas, ce qui se passe dans ce monde-ci. Que j’ai abandonné toute relation à mes lecteurs et mes lectrices.

En relisant quelques classiques, petits et grands, quelques textes plus récents aussi – littéraires et moins littéraires -, je me suis rappelé pourquoi j’aimais la lecture, pourquoi j’aimais la lecture, pourquoi j’aimais écrire aussi. Et j’ai compris aussi et surtout pourquoi j’avais fini par détester être écrivain de fiction, en tous les cas l’expérience d’écrivain que ces quelques années (2011-2015) m’avaient permis de vivre.

Je ne renie ni le partage, réel et virtuel, avec les libraires, les lectrices et les lecteurs (potentiels et réels). J’y trouve toujours autant de plaisir. S’il n’y avait que cela, l’expérience vaudrait d’être vécue cent fois, mille fois, des millions de fois. Même si je ne m’habitue pas (et sans doute jamais) au regard que l’on me porte, à cette « différence » que tant admirent et parfois envient.

Dans l’industrie littéraire d’aujourd’hui – celle en tous les cas dans laquelle j’ai évolué -, la promotion de l’auteur repose essentiellement sur lui-même. Il doit exister physiquement (faire salons, décrocher dédicaces,…) et donc faire preuve d’une immense disponibilité. Il doit exister virtuellement, par le blog, par les réseaux sociaux, publier, liker, partager,… S’il ne fait pas tout cela, il n’existe pas, il disparaît progressivement sous les sédiments d’océans de contenus permanents. C’est un engrenage, parce que l’on vous reproche aussi parfois de ne jamais en faire assez…

Le temps de l’écriture passait après le temps la promotion. Cela devenait difficilement supportable. Alors j’aime mes silences. Pour ce qu’ils me permettent de retourner aux sources de la création. Dans quelques mois, dans quelques années, nous en verrons peut-être les fruits.

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