Si je choisis de vous raconter ma première séance de dédicaces, c’est évidemment parce que, quelle que soit la façon dont elle s’est déroulée, je m’en souviendrai toute ma vie. C’est aussi, et peut-être même avant toute chose, parce que j’en rigole encore en y repensant, et que je veux vous donner la possibilité de rire aussi avec moi.
Si c’était un cauchemar….
Si j’avais été de nature véritablement anxieuse, si j’avais été angoissé, je l’aurais vécu à l’avance des dizaines et des dizaines de fois… J’aurais imaginé toutes sortes d’événements annulant la séance (panne de voiture, tempête,…), transformé cette première en véritable cauchemar.
La réalité, bien différente, aurait eu pourtant matière à me démoraliser. Nous sommes donc le samedi 15 octobre, il fait beau, le livre est sorti de l’imprimerie quelques jours plus tôt, et je participe à une animation “écrivains du terroir” dans une grande enseigne culturelle d’un centre commerciale, avec six autres auteurs, auxquels mon éditeur m’a ajouté une dizaine de jours plus tôt.
J’arrive à l’avance, évidemment, et comme souvent pour les dédicaces, les tables sont disposées à l’entrée du magasin, le long de la large allée qui décrit un vaste cercle à travers tous les espaces du magasin. Le gérant et son équipe sont très sympathiques, je suis très bien accueilli, la séance de dédicaces commence.
De mon côté de la table, celui des écrivains, je suis seul… Les autres n’arrivent pas, en dépit de l’heure qui tourne. De l’autre côté de la table, il n’y a pas foule, les clients, enfin surtout les clientes, passent par un ou deux, rapidement, venues plus pour la braderie des loisirs créatifs qui se déroule à l’opposé du magasin.
Acclimatation en douceur
“Les matins en semaine, il y a plus de monde“, me confiera un des employés qui, faute de clients, tournent en rond comme je fais tourner mon stylo sur la table. A qui la faute ? Une partie de la France regarde le match de rugby qui, à l’autre bout du monde, oppose son équipe à celle du Pays du Galles. Pour l’autre partie, les premières heures d’une des dernières journées de cet été qui n’en finit plus incitent plus à la promenade qu’à courir les magasins.
David Verdier, dont le deuxième roman vient de sortir dans la même collection que l’Affaire des Jumeaux de Bourges, viendra néanmoins me rejoindre au bout de quelques dizaines de minutes. En parlant écriture, en plaisantant sur la situation pour le moins cocasse, nous laisserons la matinée s’épuiser lentement, puisqu’il n’a pas plus de succès que moi.
Il a donc fait une dédicace, à une de ses collègues et amies, qui lui achètera donc un exemplaire. Pour ma part, j’en ai fait une aussi… mais à David, auquel notre éditeur avait remis un exemplaire !
Au rang des maigres satisfactions de cette matinée presque calamiteuse, il y aura bien eu cette dame, qui s’était saisie d’un exemplaire sur le présentoir, a lu la quatrième de couverture, avant de poursuivre son chemin dans le magasin.
Il faut un début à tout : je n’espérais pas forcément de miracle, je ne suis pas déçu. Ssans verser dans le sadomasochisme primaire, je dois même avouer que j’ai beaucoup apprécié cette belle matinée, ensoleillée, paisible, ma rencontre avec David, cette atmosphère de signature.
La prochaine fois (le 6 novembre au salon “Plumes en Berry), je souhaite juste qu’il y ait un peu plus de passage, de l’autre côté de la table. Pour faciliter le dialogue avec mes éventuels futurs lecteurs, je troquerais peut-être le costume et la chemise pour une tenue plus décontractée, histoire d’avoir l’air plus accessible, moins intimidant (?). Bref, par petites touches, à exploiter l’infinie marge de progression que ce premier exercice a, bien involontairement, mise en évidence…
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