Mai. Dans mon dernier billet, je vous remerciais. D’avoir pensé à mon anniversaire. Vous narrais aussi l’expérience de la boîte à livres, épisode marquant d’une semaine au soleil, désormais si lointaine. En apparté, un annuaire collaboratif recensant ces bibliothèques à trésors vient d’être lancé : http://www.boite-a-lire.com. Il en recense 56… dont une seule en région Centre Val-de-Loire, dans l’Eure-et-Loir, bien loin de chez moi…
Mais revenons ici. Depuis il a plu. Beaucoup plu. Tous les jours ou presque. Presque pas de soleil, des sols gorgés d’eau, de rivières qui montent, qui débordent, qui ravagent et qui imprègnent. Pas de dégâts en ce qui me concerne, le Cher passe très en contrebas de la maison, mais une pensée forte pour toutes celles et ceux qui sont touchés par ce drame. Si j’habitais encore en lisière des marais de Bourges, l’eau se serait invitée dans la cave, mais cela fait plus de quinze ans maintenant.
Les cerises pourrissent sur l’arbre au lieu de mûrir. Ce dimanche matin, encore gris, encore humide, je travaille à tout sauf à mon prochain roman, et ce sera le cas pour quelques mois encore : j’ai à terminer pour septembre un deuxième ouvrage de méthodologie aux concours administratifs. Quelques formations à préparer, et jusqu’à mi-novembre des corrections de copies d’épreuves d’entraînement, sur lesquelles mes stagiaires auront sué copieusement.
Tout cela nous emmène loin, oui. Même si les papillons reviennent, même si après la pluie… Il faut encore attendre, à défaut de pouvoir tout mener de front. Laisser, en arrière-plan, dans un coin de la tête, les personnages s’affiner, répéter leurs textes, les décors se construire. Parce que j’y pense, malgré tout. Beaucoup. Ce n’est qu’une question de temps.
Une amie avec qui je discutais cette semaine, qui écrit aussi (entre autres nombreuses choses), me conseillait d’accepter l’idée de ne pas avoir le temps. D’accepter le fait que le combat est perdu d’avance, et qu’il faut, même si les conditions sont mauvaises, prendre quelques minutes par ci, quelques minutes par là, pour que ces petits grains de sable finissent en un bel édifice. Je ne suis pas sûr d’être prêt.
Pendant ce temps, les papillons reviennent, attendant bien sagement que s’ouvrent les fleurs de lavande…
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