Le plus difficile, dans l’acte de contrition, est sans doute de débuter. C’est pourtant moins à mes lecteurs qu’il s’adresse – mes silences ne vous perturbent finalement que peu -, qu’à moi-même…

Qu’ai-je donc tant à me reprocher ? Quel sentiment de culpabilité dois-je donc éprouver, et qui me pousse à poser là ce qui est problème, ce qui se veut solution ?

Ces derniers mois (disons depuis début novembre, approximativement), ont été plus compliqués que prévus, pour des raisons diverses. La perspective de la publication d’Un dollar le baril a sensiblement affecté ma veine créative. Au-delà du temps consacré aux relectures, et au décorum, la cristallisation des espoirs placés dans ce livre depuis bientôt cinq années aura phagocyté, capté beaucoup de mon énergie intellectuelle, mis un frein à mes autres ardeurs, bien plus qu’elle ne les a finalement libéré.

Ma santé fragile depuis le début de l’année (et ses conséquences – un quinzième de mon poids perdu) ferait aussi parfaitement office d’excuse, les caprices du corps le rendant moins endurant à ceux de l’esprit.

Autant de raisons pour délaisser un peu cet espace, rendre des copies moyennes – pour ne pas dire médiocres – à l’occasion des derniers Vases Communicants, autant de raisons qui n’en sont pas, autant d’excuses qui dans la balance ne comptent pas, autant de raisons comme autant de mensonges et d’illusions.

A force de croire qu’Un dollar le baril allait changer ma vie, à force d’affirmer que je n’écrirai pas mon troisième roman dans les mêmes conditions que les deux premiers, à force de trouver des raisons d’attendre le bon moment pour démarrer les projets futurs, les semaines et les mois passent : je n’ai plus véritablement écrit une ligne de roman depuis juin 2011. Le constat est terrible, il m’est insupportable. Si j’étais un peu plus souple, je me mettrais des coups de pied bien sentis dans le postérieur (c’est un peu la fonction de ce billet, en théorie).

Un dilettantisme (un attentisme) qui ne peut plus durer. Il est plus que temps – regarde-toi ! reprends-toi ! – de te remettre, de ne plus espérer que les choses évoluent naturellement, dans un horizon temporel court. L’essentiel de ce qui est aujourd’hui est données, je suis seul variable. Une variable passive, donc inutile en l’état. Mes sujets – et en premier lieu Trois cœurs en fusion – prennent la poussière sur étagère, demain s’enlise.

Les retrouvailles avec un chemin d’écriture régulier, avec un investissement qui ne soit plus en pointillés chaotiques, la réponse enfin à ces appels intérieurs dont la puissance pourtant n’a pas faibli, qu’il devient de plus en plus difficile de contenir, d’inciter à patienter… Désormais il sera question de volonté à transformer, à poursuivre, à concrétiser.

Pour autant, je n’écrirai probablement pas un ou plusieurs billets par jour ici. J’admire celles et ceux qui y parviennent, surtout quand la qualité est présente et constante. Les nuits, les week-ends, seuls temps d’écriture qu’il me reste, ne suffiraient pas à tout mener de front.

Non, l’immédiat doit être plus modeste, faire avec les ressources (matérielles, physiques, morales, intellectuelles, temporelles) qui sont et seront les miennes les prochains mois et sans doute les prochaines années, mais faire. Faire et non plus attendre… Et passer des grandes lignes, de grands mots, au plan de bataille et à l’action.


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