J’ai toujours du mal à croire que l’on puisse écrire un roman de qualité sans préparation, avec un résultat qui ne nécessite pas ensuite de tout reprendre, et encore et encore, jusqu’à l’obtention d’un texte de qualité acceptable pour l’auteur autant que pour l’éditeur. Bon nombre d’écrivains y arrivent, ou fonctionnent de cette façon. Pas moi. Pas encore, ou peut-être jamais.
Alors je prépare… Les personnages, leur vie, jusque dans des détails que j’ignore le plus souvent de personnes réelles que je croise chaque jour. Leur histoire. La chronologie des faits réels dans lesquels s’encastrent certaines tranches de leurs vies… Les lieux, réels ou fictifs, dans lesquels toutes ces actions se déroulent. Rafraîchir ou acquérir un degré suffisant de connaissances dans les domaines traités par le roman.
Et à l’ossature centrale que constitue l’intrigue principale viennent se greffer d’autres ossatures secondaires, et la chair et la peau, l’esquisse d’un texte qui pourrait avoir du corps, qui serait un jour prêt à vivre. En laissant de la place pour l’inspiration du moment, en acceptant aussi de se lancer dans le façonnage d’un corps imparfait, espérant trouver les solution en cours de route.
La notice de montage, le canevas, est d’autant plus difficile à réaliser que je souhaite mener le récit qu’avec un seul personnage point de vue – prologue excepté, en l’occurrence Désirée Martin, pour des raisons que vous découvrirez le moment venu.
Pour bien faire, il faudrait aller s’imprégner de tous les lieux (autres que Bourges et ses environs), par exemple du côté des coulisses de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, de la Belgique – Namur, Liège, Turnhout. Dans quelques endroits plus lointains aussi (les quatre coins du monde, en réalité), puisque l’action pourrait se dérouler partout (et partout en même temps, à certains moments). Rencontrer quelques experts aussi… Ce ne sera pas encore pour cette fois : c’est donc documentaires, photos, Google Earth et équivalents…
L’ensemble constitue des temps d’écriture masqués, comme les fragments de dialogue soigneusement stockés dans un recoin de cerveau. Le manuscrit, lui, attend tranquillement sur le disque dur que d’autres mots rejoignent les 2000 premiers posés il y a quelques mois. A première vue, j’approcherai les 80.000, peut-être un peu plus, au terme du 1er jet. Un tiers de plus que mes deux premiers romans.
Achever la préparation devrait occuper au maximum 3 semaines, soit jusqu’à mi-décembre.
0 commentaire